mercredi 16 mai 2012

Excursion autour de Urfa

Jour 2 :

Je reprends donc mon récit, avec le coup de téléphone de la gérante du site qui me propose une excursion basée sur les différents lieux liés aux multiples religions qui se sont développées autour d'Urfa. L'excursion a lieu le lendemain.
Le lendemain matin, je prends mon petit-dèj dans la même boulangerie que la veille, et me lance pour une portion de börek , une sorte de feuilletage plutôt gras, fourré avec des épinards et du fromage. Au moins je suis tranquille pour un moment. Quelques instants après, Mehmet, le guide pour l'excursion vient me chercher à l'auberge. Comme il me dit, son anglais est un peu rouillé, mais ça va aller ! On va chercher les deux autres personnes qui feront la journée avec nous, direction le Hilton. J'avoue avoir un peu appréhendé, prête à tomber sur 2 américains pas intéressés. Pas du tout, je rencontre donc Pat et Tina, 2 canadiennes anglophones, qui sont en voyage de 2 semaines en Turquie. Je suis donc la plus jeune du groupe, loin derrière tout le monde, mais le courant passe bien, et on rigole bien avec Mehmet qui râle après tous les chauffeurs turcs ! Autant vous dire que ça fait beaucoup !

Le premier arrêt de la journée se fait à Eyüp, un complexe religieux, un peu en dehors de la ville. Il y a donc une mosquée, et une grotte où Job aurait passé 7 mois après que le Malin (c'est dit comme ça dans mon guide) lui ai lancé un mauvais sort. En gros il était bien malade et il s'est réfugié dans la grotte en attendant que Dieu se décide à le sauver. Ce que Dieu fît (et ouais!) en lui envoyant de l'eau purificatrice. Job la fit jaillir de la grotte en tapant du pied sur le sol. Et lorsqu'il a bu l'eau, tous ses maux sont partis. Maintenant le lieu est fréquenté par les fidèles qui viennent toucher la pierre de la grotte, et boire l'eau de la source. C'est un peu Lourdes mais en Turquie, et pas exploité de la même façon, on n'est pas dans le commercial. Les gens remplissent des bouteilles de l'eau sainte sans payer par exemple. Je me suis donc aspergée d'eau "magique" sur les bras en espérant que ça m'empêcherait de prendre des coups de soleil ^^

Le complexe Eyüp

Les femmes prient dans la grotte après avoir touché la pierre (on voit aussi qu'elles portent les foulards violet qu'on voit partout à Urfa, même sur la tête des hommes !)

Pat, Tina, et Mehmet près de l'eau sainte

ça c'est autour du complexe, ça fait bizarre :)


On a repris la route en direction de Harran, un village éloigné d'environ 40kms de Urfa. C'est un lieu sacré de différentes manières. D'abord parce qu'il pourrait s'agir de l'une des plus vieilles implantations humaines qui soit encore occupée aujourd'hui depuis l'origine (n'oublions pas que nous sommes très proches voire par moment même à la frontière du croissant fertile, en Mésopotamie). Harran est mentionné dans diverses religions. Le village apparaît dans la Bible car Abraham y aurait résidé. C'est aussi pendant l'Antiquité, le principal sanctuaire du dieu lunaire, Sin (religion des Sabéens qui adoraient les planètes).Pendant les croisades, les différentes croyances cohabitaient (plus les Sabéens, eux, ils avaient déjà été détruits plusieurs siècles avant). Je ne vous fais pas un résumé complet de l'importance de cette ville car il y a beaucoup à en dire, et j'ai peur de me lancer dans un cours d'histoire :)
Le village est parsemé de maisons coniques qui donnent l'impression que le lieu est envahi par des termitières géantes. En fait un habitat est constitué de plusieurs termitières (appelons les comme ça), faites de briquette d'argile et chacune a un rôle bien défini. Une peut servir de lieu de conservation des aliments (sorte de chambre froide, sous laquelle on place un pain de glace, d'autres servent à la cuisine etc... Chaque maison a aussi un lit sur pieds métalliques, placé devant la maison, pour y dormir lorsqu'il fait trop chaud à l'intérieur. Il est installé en hauteur pour se protéger des scorpions. Glurps...Ce sont des lieux qui sont encore habités aujourd'hui. Le village comporte une citadelle, dont il reste encore quelques gros morceaux, on peut donc se faire une bonne vision d'ensemble. Harran est aussi l'endroit où a été construite la première université islamique (medresa) qui elle par contre a pas mal subit les dégâts du temps. On a fini la visite par un arrêt à la maison de la culture, sorte de maison témoin, qui donne une idée de l'intérieur des maisons termitières.

La maison de la culture à Harran


Ali, qui vit là


Mehmet qui nous montrait comment faire de l'ayran




Intérieur
Là, on cassait du caillou
Harran et ses maisons termitières
Harran
La première université islamique
Tout le monde cherche de l'ombre, même les chèvres !
La forteresse de Harran
Djémila, qui vit aussi à Harran et qui m'a assuré que le collier que je lui achetais était en dents de chameaux !
Elle s'est aussi chargé de transformer Pat en vraie femme de Harran




L'arrêt suivant s'est fait à Bazda Magaralari, même pas un village, il y avait peut-être 3 maisons ! L'intérêt ce sont des grottes, sous la montagne. C'était impressionnant, je ne m'attendais pas à trouver ça comme en plein milieu de nulle part.




Intérieur

Entrée de la grotte



A partir de cette étape, la route a commencé à être très mauvaise, sorte de piste sableuse, désertique, pleine de trous. Mais j'ai adoré ! Il n'y avait vraiment rien d'autre que la montagne, le désert et le ciel avec nous ! Splendide ! On sentait qu'on était de plus en plus proches de la frontière syrienne. A quelques kilomètres de là on s'est arrêté pour voir les ruines d'un très vieux caravansérail, Han El-Ba'rur. Il date apparemment de 1128-29. Là encore, il n'y a rien autour, c'est posé comme ça, et bizarrement il y a toujours des enfants, qui sortent de là dès qu'on arrive.




On a fait la pause pique-nique dans un autre village, dont je n'ai pas retenu le nom malheureusement. Là encore une vue à couper le souffle. J'ai discuté un peu avec des enfants qui voulaient absolument qu'on les prennent en photo.

Sur la route...
L'aire de pique-nique
Alors voici, Elif (à gauche), Issa (au centre et qui tourne la tête), et Seda

On reprend la route en direction de Sogmatar, un village où il y a des traces des anciens temples, notamment un ancien sanctuaire païen du II siècle (encore les Sabéens, adorateurs des planètes). On grimpe sur une petite montagne et de là on peut apercevoir les sept temples répartis à 1km du sanctuaire principal. C'était assez impressionnant, j'avais l'impression de découvrir quelque chose d'extraordinaire, de secret etc... Surtout que je n'avais jamais entendu parler de cette religion avant.

Le beau blé doré, obtenu grâce à une irrigation soutenue par le projet GAP, qui a permis la diversification des cultures
Sanctuaire à Sogmatar

Au sommet, le dieu lunaire, Sin (à gauche), et le dieu solaire Shamash (à droite)
Au sommet, on aperçoit de très loin les autres temples (sur les sommets aussi)
I believe I can fly, version Mehmet



On redescend sur terre, et on poursuit la route en direction de Göbekli Tepe, la dernière destination. Alors j'en ai entendu parler énormément par les gens de l'auberge et j'ai été plutôt déçue. Les fouilles archéologiques sont très récentes (début des années 2000) du coup beaucoup de sites ne sont pas accessibles, ce qui est particulièrement frustrant. Alors, je m'explique : la montagne porte le nom de la Montagne Du Nombril. On y a excavé le plus ancien temple de pierre connu au monde. Sa construction est estimée entre 11 500 et 8000 avant J.-C., ça fait un bon moment ! En gros, les pyramides d'Egypte, c'est 70 siècles après, ça vous donne une idée. Ce qui reste du temple ce sont des mégalithes qui forment des cercles parfaits. Et sur chacune d'elles est gravé un animal différent. Les recherches étant récentes, on n'en sait pas beaucoup plus sur cette religion. Donc, c'est impressionnant et tout le monde en parle parce que ce sont les premières traces d'un culte, mais le peu qui est accessible au public est encore très peu renseigné, ce qui fait que sur le moment, je ne comprenais rien, je ne savais pas à quoi correspondait quoi etc... Après quelques recherches en rentrant, j'ai eu les idées plus claires.


Un exemple de cercle excavé


Après cette dernière visite, retour sur Urfa, bien fatiguée, mais des images plein la tête, et contente d'avoir rencontré des gens très sympas. J'ai quand même eu assez d'énergie pour me lancer dans la dégustation d'un plat typique de Urfa, les içli köfte, des croquettes de moutons frites et bien épicées. Ce n'est pas le plat que j'ai préféré jusque là, car c'était assez bourratif (croquettes fourrées avec des morceaux de moutons, plus des noix, du maïs...). Il me reste un jour à passer dans la ville, ce qui me laisse du temps pour visiter les musées et la forteresse.

mardi 15 mai 2012

En route vers Urfa, la Sainte Urfa "Sanliurfa"...

Petite parenthèse dans les aventures de Camille en Turquie pour parler du dernier voyage que j'ai décidé de faire dans le sud-est de la Turquie, pas très loin de la frontière syrienne. Le camp de base : Urfa, ville sainte (comme ça au moins je ne risque que je pense si fort dans ma tête, à la vue de la situation en Syrie, et pourtant la frontière n'est qu'à quelques kilomètres au sud de la ville). Je rigole, mais on sent comme une pression, invisible, mais bruyante, les avions de chasse. J'en ai entendu plusieurs, une bonne dizaine de fois aujourd'hui. Je ne sais pas si c'est lié.

J'ai choisi la facilité cette fois, et j'y suis allée en avion. Oui. En avion. Oui je sais l'empreinte carbone gnignigni, MAIS...je n'avais pas envie de me taper 18 heures de bus pour traverser la Turquie en bus (et je ne suis pas sûre que mon empreinte carbone ne soit pas pire dans ce cas là, et toc !) Pegasus, la compagnie lancée par un Turc (et oui!) propose des tarifs plutôt attractifs pour les vols locaux, ça revient quasiment au même avec le bus, si on s'y prend bien. Décollage 5.35, arrivée 7.20 tout pile à Urfa. Alors, comment décrire mon impression...d'abord je me suis extasiée sur le paysage que je voyais de l'avion, des montagnes à perte de vue, auxquelles succédaient des lacs aux couleurs démentielles (oui, entre le jaune de la terre et le bleu jenesaispasquoi des lacs, j'en avais plein les yeux!). Et puis on a atterri. Au milieu de nulle part. Mais...VRAIMENT au milieu de nulle part. Y'avait même des moutons qu'on a effrayés en se posant. Déjà quand j'ai vu le début de la piste d'atterrissage (qui sert aussi de piste de décollage et ouais, on fait dans l'économie!), à savoir du sable et de la terre, j'ai prié pour que le reste soit goudronné. Il l'était. OUF ! Bon pas trop le choix, il y UN bus pour rejoindre le centre ville (ah parce qu'on est en banlieue là ?) situé à 40kms de l'aéroport. Bien caché quand même.

8.30 de bon matin, j'ai déjà vachement chaud, alors je me dépêche de trouver mon auberge pour poser mon sac. Après avoir demandé deux trois fois mon chemin, sans grand succès, j'ai fini par trouver quand même. L'hôtel était vide, pas de client, sauf moi, chouette l'ambiance ! Pas grave, je dépose tout mon fatras (j'ai quand même réussi à ne partir qu'avec 8,8 kgs cette fois-ci...pour 3 malheureux jours ! (oui mais j'avais mon pc, mon appareil photo, et mes baskets, ça pèse !), et je cherche un endroit pour prendre un petit-dèj. Ça tombe bien, y'en a plein autour de l'hôtel. Du thé pour être bien en forme, des tomates, des concombres, une belle brioche et zou ! On attaque la visite du centre. J'ai décidé d'y aller un peu à l'aveugle, vérifiant juste les infos dans mon guide quand je trouvais quelque chose. Et puis je suis tombée sur ça :



Le gavage des carpes. A noter la tenue des femmes à Urfa, elles portent de magnifiques robes colorées et brillantes qui renvoient la lumière, elles sont très belles je trouve.


J'exagère encore un peu, y'avait un joli parc avant. Alors en fait il s'agit du bassin d'Abraham (sisi!) où il y a plein de carpes qui à mon avis doivent être en surpoids, vu les quantités de nourriture à poisson que les touristes leur jettent. Apparemment, Abraham, se serait arrêté à Urfa et aurait mis à mal les divinités locales au nom du Dieu unique. Le roi de l'époque l'a condamné (tu m'étonnes!) au bûcher, mais encore apparemment Dieu est venu l'aider et à transformer le feu en eau (c'est Jésus qui transforme l'eau en vin, non?) et les bûches en carpes. Les fameuses carpes obèses du bassin. Une croyance locale interdit de les tuer et de les manger sous peine de devenir aveugle. Du coup ça donne pas trop envie de se mettre à la pêche. Tout un ensemble de bâtiments entoure le bassin, des médersas, des mosquées ... En un mot c'est beau !

Je me suis baladée dans ce beau parc, puis j'ai tenté la forteresse, qui domine l'ensemble, mais après vérification elle est fermée le lundi, tant pis, j'ai quand même profité de la vue !


Petit tour au bazar, qui suit tout de suite le parc. Alors ça n'est pas du tout comme le Grand Bazar, en même temps, c'est beaucoup plus authentique. Il y a beaucoup plus de locaux et les produits sont moins chers aussi. Bon j'ai un peu de mal à me faire passer pour une locale, même si j'essaie de parler en turc ! Ici, on entend parler turc, bien sûr, mais aussi arabe, kurde etc...Alors j'en perds mon turc !

Les épiiices !      

Après un tour au bazar, j'ai essayé de trouver à manger dans un endroit calme, pour faire une vraie pause, car ça peut ne paraître pas très important comme ça; mais voyager seule dans le sud-est de la Turquie, ça vous fait paraître comme une curiosité, alors se faire apostropher à droite à gauche, c'est (un peu) lourd par moment. Bref, revenons à nos moutons, ou plutôt à mon poulet (Tavuk) que j'ai mangé pour midi. Accompagné d'un vrai verre d'ayran bien frais, c'était nickel !

Tavuk döner ve ayran = çok güzel !
Après plusieurs thés (bah oui !) je me suis perdue dans la vieille ville. C'est impossible de ne pas s'y perdre, ça ressemble à la casbah d'Alger (bon je n'ai jamais été à Alger, mais à Tunis y'en avait une et c'était assez ressemblant). On y accède par des toutes petites rues, où les gens circulent à motos. Il n'y avait quasiment personne, par moment, je me croyais dans une ville fantôme. Et puis il y a eu des scènes assez drôles : j'ai croisé un vieux monsieur qui m'a gentiment laissé visité un cul de sac ! Il m'a dit "oui oui vas-y c'est joli!" bah oui un cul de sac. Pour rattraper le coup, il m'a montré ses pigeons auxquels il accroche des boucles d'oreilles ! Je me suis ensuite retrouvée bloquée dans une rue à cause d'un tracteur qui essayait de passer en force ! Nan mais vous avez vu la taille des rues ? Sérieusement, c'était perdu d'avance ! Et des vieilles dames revenaient du marché et répétaient "mais qu'est-ce qu'il fait, qu'est-ce qu'il fait !" l'air paniqué :)
A l'intérieur de cette vieille ville, il y a de très belles maisons ottomanes, malheureusement on ne peut pas toutes les visiter, car elles sont habitées. Certaines sont ouvertes aux visites (ce sont des hôtels généralement). J'ai choisi de faire d'une pierre deux coups et de visiter une ancienne maison ottomane qui est reconvertie en centre culturel, comme ça j'avais droit à des explications en même temps.

Une rue de la vieille ville, comme une casbah.
Le vieil homme et le cul de sac (pas la mer)







Et donc son occupation favorite : poser des bijoux aux pigeons (il y avait exactement la même de l'autre côté du pigeon)

Le tracteur donc.

  
Un début d'intérieur

L'intérieur de l'espace culturel

La cour intérieure de l'espace culturel

Et puis il a commencé à faire chaud, très chaud, tellement chaud que les rues étaient quasiment vides, tout le monde cherchait de l'ombre. Alors je suis retournée au parc, pour prendre un thé (je suis prévisible) auprès d'une belle fontaine. C'était rafraîchissant.

La photo est un poil surexposée, mais bon, c'est à cause du soleil, ça cognait dur !


Juste pour les peaux de moutons qui sèchent
 Je suis retournée sur mes pas vers une autre partie du bazar, le bazar alimentaire, avec tout ce qui va avec, carcasse de boeuf entière en vitrine, crêpine de moutons...et quelques pas plus loin, la peau du mouton...non non je blague, uniquement la laine (qui sent fort quand même). J'ai acheté des abricots excellents pour même pas 0,50 cts le kilo. Bref, la belle vie ! Retour à l'auberge en soirée, pour essayer d'organiser quelque chose pour le lendemain. Le patron de l'auberge m'avait dit qu'il organisait des excursions, sauf qu'il n'avait pas précisé qu'il fallait être au minimun 3. Bon pas de problème normalement, sauf que là on est 2 dans l'auberge, un italien invisible et moi. Donc impossible. J'étais un peu désespérée car quand on n'a pas de voiture dans cet endroit, on ne peut rien faire. Les endroits remarquables sont assez éloignés les uns des autres, enfoncés dans des montagnes...Bref, j'ai passé un moment sur Internet, et j'ai découvert un chouette site, tenu par une américaine, qui organise, avec des guides locaux. La gérante a une politique particulière, pas de gros groupes, pas de vistes débitées par coeur par un guide, mais plutôt des temps libres où chacun visite les sites à sa manière...tout pour me plaire. En dernier recours j'ai envoyé un mail, priant pour une réponse rapide (il ne me restait que 2 jours pleins avant mon départ). Et à peine 5 minutes après mon envoi, coup de téléphone de Alison (la gérante), hyper enthousiaste, qui m'explique ce qu'elle peut me proposer. La suite au prochain épisode (un peu de suspense!)


mardi 8 mai 2012

Ecosse vs Turquie : round 2

Après un magnifique vendredi ensoleillé, il fallait bien que la Turquie prouve à Camille que oui, il peut faire mauvais, voire très mauvais (nous on a eu de la neige dès janvier, et on n'a pas attendu AVRIL !)

Petit-déjeuner turc à l'auberge, fromage et olive, thé à volonté, et discussion franco-française sur quel est LE guide à emporter pour visiter la Turquie. Conclusion : prévoyez une valise de plus pour les guides.

Programme de la journée : le Grand Bazar, les quartiers alentours, Fener et Balat. On a laissé tombé Galata Tower, vu la quantité de nuages qui barraient le ciel.

Le Grand Bazar, donc, ou comment se sentir comme une star. Oui le touriste est particulièrement apprécié dans cet endroit, ou du moins son porte-monnaie. En plus, comme c'est juste impossible de s'y retrouver on passe plusieurs fois devant le même vendeur, qu'on ne reconnaît pas forcément (mais lui te reconnaît, c'est ça le plus drôle) et qui te propose ses meilleurs tapis, ses meilleurs écharpes etc... Toutes les techniques sont bonnes pour s'attirer les grâces du client. La meilleure en date et la plus utilisée : deviner d'où vient le touriste. Ca laisse parfois perplexe, Camille est Grecque depuis son passage au Grand Bazar. Allez savoir pourquoi. On s'est posé sur de minuscules tabourets pour déguster un thé (encore!) et profiter de l'ambiance locale. Animation garantie.

Gros Bordel quoi :)

Nationalisme turc : 1) Le portrait d'Atatürk  2) les drapeaux turcs 3) je suis sûre que les gens boivent un thé !

Le bazar version locale

Les quartiers alentours sont plus intéressants, car moins touristiques, ou du moins pas remplis comme le Grand Bazar. On y trouve des magasins, aussi, qui vendent parfois la même chose qu'au bazar, mais là ce sont les locaux qui achètent (et les prix sont bien plus bas bien sûr).

Sur les conseils des Guides Bleus (très bon guide mais très lourd) on avait décidé de partir vers Fener et Balat pour le reste de la journée. On avait plusieurs possibilités pour s'y rendre : bus, vapur (bateaux qui sillonnent le Bosphore)...On avait du mal à se décider, quand il s'est mis à pleuvoir, tout doucement au début, ce qui m'a fait amèrement regretter les sandalettes. Retour à l'auberge pour un changement de chaussures, et BIM (les supermarchés discount de Turquie s'appellent comme ça) direction la station de bus d'Eminönü pour trouver le bon bus. Alors le système n'est pas trop compliqué (hahem)mais il vaut connaître le numéro du bus. Pendant ce temps là il pleuvait toujours... On est arrivé rapidement dans le quartier de Balat, un des anciens quartiers juifs de la ville. Malgré la pluie qui a transformé toutes les rues en des tranchées quasiment impraticables, le quartier était très sympa. Très différent de la partie touristique d'Istanbul. Beaucoup plus pauvre aussi. L'architecture est très chouette (je suis retournée dans le quartier depuis, et cette fois avec un grand soleil, ce qui donne un tout autre aspect).

Les maisons sont très colorées, ce qui donne au quartier un petit côté La Havane (selon Camille, hein ! mais je suis plutôt d'accord, même si je ne suis jamais allée à la Havane, comme Camille en fait !)




Le même quartier sous le soleil

Version sous la pluie
Version sous le soleil quelques semaines plus tard


Quand on en a eu marre de se faire trempées on a bu un thé (sans blague, du thé ???) et mangé des petits gâteaux (des mini-éclairs trop bons) dans une petite pâtisserie du quartier. Un peu d'énergie avant de repartir. La proprio était très gentille, nous a remercié à grand renfort de "canim" (djanim) = ma chère, c'est un mot très affectif en turc. D'ailleurs, les Turcs ont beaucoup de mots pour montrer leur attachement, ou leur affection à quelqu'un.

Choc des cultures : Topkek vs KitKat Chunky (ou comment oublier le mauvais temps)
Le retour a été très humide, c'était la première fois que je voyais Istanbul sous tant de pluie, les bouches d'égouts débordaient, les rues se transformaient en torrent...bref, sachez que si vous prévoyez de visiter la ville au printemps, munissez-vous de vêtements de pluie. A l'auberge tout le monde faisait sécher ses affaires, donc rien n'a séché dans la nuit, les chambres étaient trop humides !