mardi 15 mai 2012

En route vers Urfa, la Sainte Urfa "Sanliurfa"...

Petite parenthèse dans les aventures de Camille en Turquie pour parler du dernier voyage que j'ai décidé de faire dans le sud-est de la Turquie, pas très loin de la frontière syrienne. Le camp de base : Urfa, ville sainte (comme ça au moins je ne risque que je pense si fort dans ma tête, à la vue de la situation en Syrie, et pourtant la frontière n'est qu'à quelques kilomètres au sud de la ville). Je rigole, mais on sent comme une pression, invisible, mais bruyante, les avions de chasse. J'en ai entendu plusieurs, une bonne dizaine de fois aujourd'hui. Je ne sais pas si c'est lié.

J'ai choisi la facilité cette fois, et j'y suis allée en avion. Oui. En avion. Oui je sais l'empreinte carbone gnignigni, MAIS...je n'avais pas envie de me taper 18 heures de bus pour traverser la Turquie en bus (et je ne suis pas sûre que mon empreinte carbone ne soit pas pire dans ce cas là, et toc !) Pegasus, la compagnie lancée par un Turc (et oui!) propose des tarifs plutôt attractifs pour les vols locaux, ça revient quasiment au même avec le bus, si on s'y prend bien. Décollage 5.35, arrivée 7.20 tout pile à Urfa. Alors, comment décrire mon impression...d'abord je me suis extasiée sur le paysage que je voyais de l'avion, des montagnes à perte de vue, auxquelles succédaient des lacs aux couleurs démentielles (oui, entre le jaune de la terre et le bleu jenesaispasquoi des lacs, j'en avais plein les yeux!). Et puis on a atterri. Au milieu de nulle part. Mais...VRAIMENT au milieu de nulle part. Y'avait même des moutons qu'on a effrayés en se posant. Déjà quand j'ai vu le début de la piste d'atterrissage (qui sert aussi de piste de décollage et ouais, on fait dans l'économie!), à savoir du sable et de la terre, j'ai prié pour que le reste soit goudronné. Il l'était. OUF ! Bon pas trop le choix, il y UN bus pour rejoindre le centre ville (ah parce qu'on est en banlieue là ?) situé à 40kms de l'aéroport. Bien caché quand même.

8.30 de bon matin, j'ai déjà vachement chaud, alors je me dépêche de trouver mon auberge pour poser mon sac. Après avoir demandé deux trois fois mon chemin, sans grand succès, j'ai fini par trouver quand même. L'hôtel était vide, pas de client, sauf moi, chouette l'ambiance ! Pas grave, je dépose tout mon fatras (j'ai quand même réussi à ne partir qu'avec 8,8 kgs cette fois-ci...pour 3 malheureux jours ! (oui mais j'avais mon pc, mon appareil photo, et mes baskets, ça pèse !), et je cherche un endroit pour prendre un petit-dèj. Ça tombe bien, y'en a plein autour de l'hôtel. Du thé pour être bien en forme, des tomates, des concombres, une belle brioche et zou ! On attaque la visite du centre. J'ai décidé d'y aller un peu à l'aveugle, vérifiant juste les infos dans mon guide quand je trouvais quelque chose. Et puis je suis tombée sur ça :



Le gavage des carpes. A noter la tenue des femmes à Urfa, elles portent de magnifiques robes colorées et brillantes qui renvoient la lumière, elles sont très belles je trouve.


J'exagère encore un peu, y'avait un joli parc avant. Alors en fait il s'agit du bassin d'Abraham (sisi!) où il y a plein de carpes qui à mon avis doivent être en surpoids, vu les quantités de nourriture à poisson que les touristes leur jettent. Apparemment, Abraham, se serait arrêté à Urfa et aurait mis à mal les divinités locales au nom du Dieu unique. Le roi de l'époque l'a condamné (tu m'étonnes!) au bûcher, mais encore apparemment Dieu est venu l'aider et à transformer le feu en eau (c'est Jésus qui transforme l'eau en vin, non?) et les bûches en carpes. Les fameuses carpes obèses du bassin. Une croyance locale interdit de les tuer et de les manger sous peine de devenir aveugle. Du coup ça donne pas trop envie de se mettre à la pêche. Tout un ensemble de bâtiments entoure le bassin, des médersas, des mosquées ... En un mot c'est beau !

Je me suis baladée dans ce beau parc, puis j'ai tenté la forteresse, qui domine l'ensemble, mais après vérification elle est fermée le lundi, tant pis, j'ai quand même profité de la vue !


Petit tour au bazar, qui suit tout de suite le parc. Alors ça n'est pas du tout comme le Grand Bazar, en même temps, c'est beaucoup plus authentique. Il y a beaucoup plus de locaux et les produits sont moins chers aussi. Bon j'ai un peu de mal à me faire passer pour une locale, même si j'essaie de parler en turc ! Ici, on entend parler turc, bien sûr, mais aussi arabe, kurde etc...Alors j'en perds mon turc !

Les épiiices !      

Après un tour au bazar, j'ai essayé de trouver à manger dans un endroit calme, pour faire une vraie pause, car ça peut ne paraître pas très important comme ça; mais voyager seule dans le sud-est de la Turquie, ça vous fait paraître comme une curiosité, alors se faire apostropher à droite à gauche, c'est (un peu) lourd par moment. Bref, revenons à nos moutons, ou plutôt à mon poulet (Tavuk) que j'ai mangé pour midi. Accompagné d'un vrai verre d'ayran bien frais, c'était nickel !

Tavuk döner ve ayran = çok güzel !
Après plusieurs thés (bah oui !) je me suis perdue dans la vieille ville. C'est impossible de ne pas s'y perdre, ça ressemble à la casbah d'Alger (bon je n'ai jamais été à Alger, mais à Tunis y'en avait une et c'était assez ressemblant). On y accède par des toutes petites rues, où les gens circulent à motos. Il n'y avait quasiment personne, par moment, je me croyais dans une ville fantôme. Et puis il y a eu des scènes assez drôles : j'ai croisé un vieux monsieur qui m'a gentiment laissé visité un cul de sac ! Il m'a dit "oui oui vas-y c'est joli!" bah oui un cul de sac. Pour rattraper le coup, il m'a montré ses pigeons auxquels il accroche des boucles d'oreilles ! Je me suis ensuite retrouvée bloquée dans une rue à cause d'un tracteur qui essayait de passer en force ! Nan mais vous avez vu la taille des rues ? Sérieusement, c'était perdu d'avance ! Et des vieilles dames revenaient du marché et répétaient "mais qu'est-ce qu'il fait, qu'est-ce qu'il fait !" l'air paniqué :)
A l'intérieur de cette vieille ville, il y a de très belles maisons ottomanes, malheureusement on ne peut pas toutes les visiter, car elles sont habitées. Certaines sont ouvertes aux visites (ce sont des hôtels généralement). J'ai choisi de faire d'une pierre deux coups et de visiter une ancienne maison ottomane qui est reconvertie en centre culturel, comme ça j'avais droit à des explications en même temps.

Une rue de la vieille ville, comme une casbah.
Le vieil homme et le cul de sac (pas la mer)







Et donc son occupation favorite : poser des bijoux aux pigeons (il y avait exactement la même de l'autre côté du pigeon)

Le tracteur donc.

  
Un début d'intérieur

L'intérieur de l'espace culturel

La cour intérieure de l'espace culturel

Et puis il a commencé à faire chaud, très chaud, tellement chaud que les rues étaient quasiment vides, tout le monde cherchait de l'ombre. Alors je suis retournée au parc, pour prendre un thé (je suis prévisible) auprès d'une belle fontaine. C'était rafraîchissant.

La photo est un poil surexposée, mais bon, c'est à cause du soleil, ça cognait dur !


Juste pour les peaux de moutons qui sèchent
 Je suis retournée sur mes pas vers une autre partie du bazar, le bazar alimentaire, avec tout ce qui va avec, carcasse de boeuf entière en vitrine, crêpine de moutons...et quelques pas plus loin, la peau du mouton...non non je blague, uniquement la laine (qui sent fort quand même). J'ai acheté des abricots excellents pour même pas 0,50 cts le kilo. Bref, la belle vie ! Retour à l'auberge en soirée, pour essayer d'organiser quelque chose pour le lendemain. Le patron de l'auberge m'avait dit qu'il organisait des excursions, sauf qu'il n'avait pas précisé qu'il fallait être au minimun 3. Bon pas de problème normalement, sauf que là on est 2 dans l'auberge, un italien invisible et moi. Donc impossible. J'étais un peu désespérée car quand on n'a pas de voiture dans cet endroit, on ne peut rien faire. Les endroits remarquables sont assez éloignés les uns des autres, enfoncés dans des montagnes...Bref, j'ai passé un moment sur Internet, et j'ai découvert un chouette site, tenu par une américaine, qui organise, avec des guides locaux. La gérante a une politique particulière, pas de gros groupes, pas de vistes débitées par coeur par un guide, mais plutôt des temps libres où chacun visite les sites à sa manière...tout pour me plaire. En dernier recours j'ai envoyé un mail, priant pour une réponse rapide (il ne me restait que 2 jours pleins avant mon départ). Et à peine 5 minutes après mon envoi, coup de téléphone de Alison (la gérante), hyper enthousiaste, qui m'explique ce qu'elle peut me proposer. La suite au prochain épisode (un peu de suspense!)


3 commentaires:

  1. Oooh c'est trop beau cette ville !
    Et je crois que j'aurais surkiffé l'arrivée au milieu des moutons, ça valait le coup de prendre l'avion rien que pour ça (même si niveau carbone c'est FORCEMENT pire que le car !). Bisous !

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  2. En effet,cette ville est très belle et les pigeons très coquets.Bisous.Maman.

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  3. à lourdes aussi il y a des robinets d'eau miraculeuse et on peut en prendre tant qu'on veut et c'est gratuit! mais il faut sortir des rues commerçantes où les pèlerins se font arnaquer.
    tu nous montres de très belles choses c'est un plaisir de voyager avec toi ,bises MERLIPE

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